Guest guest Posted March 4, 2000 Report Share Posted March 4, 2000 RamakrishnaVedanta , Claude Laurent <claude.laurent@e...> (by way of Claude Laurent <c laude.laurent@e...>) wrote: Claude Laurent <claude.laurent Bonjour Michel, Tu écrivais: ____________ >Pour ce qui est de *klesa*, et de *kaama*, pour *passion*. Tu as sans doute raison au sens strict. Mais il n'empêche que lorsque j'emploie le mot *passion*, j'ai en tête d'une part l'aspect polysémique des termes, et que *passion* dérive du verbe *pâtir*, qui; comme certains le savent encore, veut toujours et encore dire "souffrir". > >Non? > >michel > >---------------- ----------------------- *pâtir* vient de " patire " (lat.) souffrir, ok! Mais traduire Bonno par "kaama" désir-passion serait une grossière erreur. Il s'agit bien de Klesha. Prenons un exemple typique, puisqu'il s'agit du Sanskrit, je soumettrai des extraits des Yoga Sûtras de Patanjali. CH 1 S.5 ======== ||Vrittayah panchatayyah klishta-aklishtâh || Les agitations (vrittis) sont quintuples, c.à.d. de "cinq sortes". Patanjali précise qu'elles peuvent être soit: -klishta, -a-klista Ces deux mots dérivent de la racine verbale KLISH- qui a donné aussi le mot klésha que l'on rencontrera plus tard dans les Sûtras. Elle signifie "faire souffrir" mais aussi "contrarier, gêner". Ce qui fait que les commentateurs de Patanjali hésitent: les uns traduisent klishta par "contrarié" ( en anglais: hindered), les autres par "pénible" (painful). Donc , pour les uns, ce sûtra indique : soit que "contrariéesou non (par exemple : par l'effort du yogin pour lutter contre elles) les Vrittis sont de "cinq sortes", soit que "les crittis sont de cinq sortes, douloureuses ou non". (Notes prises lors du Cours avec le Pr Jean Varenne). Mes commentaires: ================= ||Vrittayah panchatayyah klishta-aklishtâh|| Les modifications, les fluctuations de notre conscience, de tout ce qui, globalement, est conscient en nous (citta), peuvent être de cinq ordres. Elles peuvent être "douloureuses" ou "non-douloureuses" (klistahtâklishtâh). Ce n'est pas le fait qu'elles soient bonnes ou mauvaises qui est pris en compte ici. Ce sont les fluctuations elles-mêmes qui doivent s'arrêter, qu'elles soient bonnes ou mauvaises. Ne nous laissons pas entraîner dans des notions, ici dépassées, de bonnes ou mauvaises fluctuations. Précisons aussi une chose qu'on oublie malheureusement souvent : il ne s'agit en aucune façon de bloquer ou d'arrêter la conscience (citta*) elle-même. Il s'agit seulement d'arrêter ses fluctuations. *citta: conscience ordinaire, égotique, quotidienne Comment pourrait-on arrêter la globalité de notre conscience, donc de notre pensée, qui est l'attribut essentiel de l'homme? Il faut bien comprendre ceci, car c'est une erreur sans nom de vouloir arrêter ce qui est conscient en nous, entre autres, le mental, la pensée. Ce serait une démarche contraire à la Vie, au mouvement de la Vie. Il y a donc 5 types de vrittis (fluctuationsde la conscience). Que celles-ci soient "douloureuses" ou "non-douloureuses" dépend de l'état de conscience dans lequel on se trouve.(voir sûtras 6-7-8-9-10-11). La globalité de notre conscience qui est, je le répète, périphérique, peut donc nous apporter le meilleur comme le pire. Le meilleur est lorsque cette conscience est établie, constante, en paix. Elle n'est pas alors un obstacle à la félicité. Dans cet état, nous sommes ouvert sur l'extérieur, ouverture qui favorise la communication, l'identification, la fusion avec toute chose. On est alors comme un miroir dans lequel tout se reflète mais qui ne retient rien. Le pire est lorsque, au contraire, cette conscience est instable, lorsqu'elle se modifie et se disperse. Alors, elle nous entraîne, elle est le maître, elle nous détruit. Nous sommes dans le cycle de l'ignorance (avidyâ), de l'obscurantisme, de la confusion. Dans cet état, on se referme sur soi-même. Pour se protéger. On refuse le mouvement de la Vie. Dans ces conditions, tout ce qui se passe autour de nous s'inscrit en nous et se fige. Une histoire zen pour illustrer: "Deux moines se promenaient le long d'une rivière, lorsqu'ils rencontrèrent une jolie femme qui tentait en vain de traverser cette rivière. L'un deux prit la jeune femme dans ses bras, et, comme il y avait peu d'eau, la porta sur l'autre rive. Puis, ils reprirent leur chemin. Le 2è moine, perturbé par l'événement, dit à son compagnon : " Comment as-tu pu, toi, moine, prendre une jeune femme dans tes bras?" " Ne t'inquiète pas", lui répondit son compagnon. " Moi, je l'ai portée, mais toi tu la portes encore ". Une dernière citation. La Mândukya Upanishad dit: " Le monde ne semble être qu'une vritti d'une conscience suprême ". SOIS EN PAIX ! Cher Frère.. Dharmiquement, Claude, l'Indo-européen ----------------- ---------------------- DON'T HATE YOUR RATE! Get a NextCard Visa, in 30 seconds! Get rates as low as 0.0% Intro or 9.9% Fixed APR and no hidden fees. Apply NOW! http://click./1/2120/0/_/646524/_/952173292/ ----------------- ---------------------- " APPRENEZ A CONSIDERER QUE LE MONDE ET VOUS-MEME, C'EST TOUT UN ! " - La Sainte Mere - Sarada Dei, epouse de Ramakrishna Post message: Ramakrishna_Bruxelles Subscribe: Ramakrishna_Bruxelles- Un: Ramakrishna_Bruxelles- List owner: Ramakrishna_Bruxelles-owner Shortcut URL to this page: /community/Ramakrishna_Bruxelles --- End forwarded message --- Quote Link to comment Share on other sites More sharing options...
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